Le lâcher prise

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"LE SILENCE EST DANS LE LÂCHER PRISE. Entre deux pensées, l'espace-temps est aboli lorsque l'observation est sans choix. L'acteur est alors Le Veilleur Silencieux. Dans un tel moment de communion, l'observateur, l'observation et la chose observée cessent alors instantanément d'exister. L'Intrus se retire littéralement de l'avant-scène et la vision pénétrante, lucide, implacable, non attendue, opère alors avec bonté, beauté et justesse.
Le Témoin ne peut être agissant si je vis dans le bruit, dans l'agitation incessante des mille et une pensées de la journée qui peuplent et saturent mon espace psychique en capturant de la sorte ma conscience. Le monde psychique de l'Ego est assimilable à une cacophonie de sons - les pensées, idées, émotions... - émis par des instrumentistes - les multiples facettes ou mes divers mois - dirigés par un mauvais chef d'orchestre, le Penseur lui-même.
Seul le lâcher prise total et un état d'écoute et d'attention flottantes écartent le bruitage de l'Ego et favorisent l'état de silence intérieur. L'Être en Soi surgit alors. Il ne supplante pas l'Ego. Il serait juste de dire qu'il traverse le Penseur un peu à la manière du rayon de soleil qui envahit une pièce trop longtemps fermée et restée dans l'ombre, dès lors que j'ouvre en grands volets et fenêtres.
Le lâcher prise n'est pas une action volontaire. Elle est indépendante et autonome et n'est pas le résultat d'un souhait ou d'un désir. Si je souhaite lâcher prise parce que je suis tendu, parce que je ressens, par exemple, une forte pression du Penseur ou encore parce qu'il me devient insupportable d'être le jouet de mes idées, de mes émotions, de mes idéaux ou autres, le lâcher prise ne peut pas se produire."

- Serge Pastor. -