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Méditation en Velay
7 septembre 2013

Quelques recommandations à propos de la méditation


Il est essentiel de maintenir la continuité de la méditation, jour après jour, car c’est ainsi que celle-ci prendra peu à peu de l’ampleur et gagnera en stabilité, comme un filet d’eau qui se transforme graduellement en ruisseau puis en fleuve.
On lit dans les textes qu’il vaut mieux méditer régulièrement et de fa=con répétée pendant de courtes périodes de temps que d’effectuer de temps à autre de longues séances. Nous pouvons, par exemple, consacrer vingt minutes chaque jour à la méditation et profiter des pauses dans nos activités pour raviver, ne serait-ce que quelques minutes, l’expérience que nous aurons acquise durant notre pratique formelle. Ces courtes périodes auront davantage de chances d’être de bonne qualité et elles entretiendront un sentiment de continuité dans notre pratique. Pour qu’une plante pousse bien, il faut l’arroser un peu chaque jour. Si l’on se contente de verser sur elle un grand seau d’eau une fois par mois, elle mourra probablement de sécheresse entre deux arrosages. Il en va de même pour la méditation. Ce qui n’empêche pas d’y consacrer parfois davantage de temps.
  Si nous méditons de façon trop discontinue, pendant les intervalles sans méditation nous reviendront à nos vieilles habitudes et retomberons sous l’emprise des émotions négatives, sans avoir la possibilité de recourir au soutien de la méditation. À l’inverse, si nous méditons souvent, même de façon brève, il nous sera possible de prolonger, entre les séances formelles, une certaine part de notre expérience méditative.
  On dit aussi que l’assiduité ne doit pas dépendre de l’humeur du moment. Que notre séance de méditation soit plaisante ou ennuyeuse, facile ou difficile, l’important est de persévérer. C’est d’ailleurs lorsque l’on ne se sent pas très enclin à méditer que la pratique est généralement la plus profitable, car elle s’attaque directement à ce qui, en nous, fait obstacle au progrès spirituel.
  Comme nous le verrons plus en détail, nous devons également équilibrer nos efforts, de sorte que nous ne soyons ni trop tendus ni trop relâchés. Le Bouddha avait un disciple qui était un grand joueur de vina, un instrument à cordes proche du sitar. Ce disciple avait beaucoup de mal à méditer et en fit part au Bouddha : « Parfois, je fais des efforts démesurés pour être concentré et je suis alors beaucoup trop tendu. D’autres fois, j’essaie de me détendre, mais alors je me relâche trop et sombre dans la torpeur. Comment faire ? » En guise de réponse, le Bouddha lui posa une question : « Lorsque tu accordes ton instrument, quelle tension donnes-tu à tes cordes pour qu’elles émettent le meilleur son ? – Elles doivent être ni trop tendues ni trop relâchées », répondit le musicien. Le Bouddha conclut : « Il en va de même pour la méditation : pour qu’elle progresse harmonieusement, il faut trouver un juste équilibre entre effort et relâchement. »
Il est également conseillé de ne pas accorder trop d’importance aux diverses expériences intérieures qui peuvent surgir au cours de la méditation sous la forme, par exemple, de félicité, de clarté intérieure, ou d’absence de pensées. Ces expériences sont comparables aux paysages que l’on voit défiler lorsqu’on est assis dans un train. Nous n’aurions pas l’idée de descendre du train chaque fois qu’une scène nous semble intéressante, car l’important, c’est d’atteindre notre destination finale. Dans le cas de la méditation, notre but est de nous transformer nous-mêmes au fil des mois et des années. Ces progrès sont en général à peine perceptibles d’un jour à l’autre, à l’image des aiguilles d’une horloge qui semblent ne pas bouger lorsqu’on les regarde fixement. Nous devons donc être diligents, mais pas impatients. La précipitation s’accorde mal avec la méditation, car toute transformation profonde exige du temps.
Peu importe que le chemin soit long, il ne sert à rien de se fixer une date limite, l’essentiel étant de savoir que l’on va dans la bonne direction. En outre, le progrès spirituel n’est pas une affaire de « tout ou rien ». Chaque pas, chaque étape, apporte son lot de satisfaction et contribue à l’épanouissement intérieur.
  Pour résumer, ce qui compte, ce n’est pas de faire de temps à autre quelques expériences éphémères, mais de voir, au bout de plusieurs mois ou de plusieurs années de pratique, que l’on a changé de façon durable et profonde.
-M.Ricard - L'art de la méditation
 
 
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