Quelle réalité accorder aux pensées?
Rappelez-vous que les pensées ne sont que la conjoncture fugace d’un grand nombre de facteurs. Elles n’existent pas par elles-mêmes. Aussi, dès qu’elles surgissent, reconnaissez leur nature qui est vacuité. Elles perdront aussitôt le pouvoir d’engendrer d’autres pensées, et la chaîne de l’illusion sera rompue. Reconnaissez cette vacuité des pensées et laissez ces dernières se relâcher dans la clarté naturelle de l’esprit limpide et inaltérée. »
« Quand un rayon de soleil frappe un morceau de cristal, des lumières irisées en jaillissent, brillantes mais insubstantielles. De même, les pensées dans leur infini variété – dévotion, compassion, méchanceté, désir -, sont insaisissables, immatérielles, impalpables. Il n’en est pas une qui ne soit pas vide d’existence propre. Si vous savez reconnaître la vacuité de vos pensées au moment même où elles surgissent, elles s’évanouiront. La haine et l’attachement ne pourront plus ébranler votre esprit, et les émotions perturbatrices cesseront d’elles-mêmes. Vous n’accumulerez plus d’actes néfastes et, de ce fait, vous ne causerez plus de souffrances. Voilà l’ultime pacification. »
(Khyentsé Rinpotché)