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Méditation en Velay
1 novembre 2013

Nous dissocier mentalement de l’émotion qui nous afflige


La deuxième manière de faire face aux émotions perturbatrices consiste à nous dissocier mentalement de l’émotion qui nous afflige.
Habituellement, nous nous identifions complètement à nos émotions. Lorsque nous sommes pris d’un accès de colère, nous ne faisons qu’un avec elle. Elle est omniprésente en notre esprit et ne laisse aucune place à d’autres états mentaux tels que la paix intérieure, la patience ou la prise en considération des raisons qui pourraient calmer notre mécontentement. Pourtant, si, à ce moment-là, nous sommes encore capable d’un peu de présence d’esprit – une capacité que l’on peut s’entraîner à développer -, nous pouvons cesser de nous identifier à la colère.
  L’esprit est en effet capable d’examiner ce qui se passe en lui. Il suffit pour cela qu’il observe ses émotions comme nous le ferions pour un évènement extérieur se produisant devant nos yeux. Or, la part de notre esprit qui est consciente de la colère est simplement consciente : elle n’est pas en colère. Autrement dit, la pleine conscience n’est pas affectée par l’émotion qu’elle observe. Comprendre, cela permet de prendre de la distance, de se rendre compte que cette émotion n’a aucune substance, et de lui laisser l’espace suffisant pour qu’elle se dissolve par elle-même.
Ce faisant, nous évitons deux extrêmes aussi préjudiciables l’un que l’autre : réprimer l’émotion, qui restera quelque part dans un coin sombre de notre conscience, comme une bombe à retardement, ou la laisser exploser, au détriment de ceux qui noius entourent et de notre propre paix intérieure. Ne plus s’identifier aux émotions constitue un antidote fondamental applicable en toutes circonstances.
  Dans la méditation qui suit, nous prendrons à nouveau l’exemple de la colère, mais le processus est le même pour toute autre émotion perturbatrice.
"Imaginons que nous sommes submergés par une très forte colère. Il nous semble que nous n’avons pas d’autres choix que de nous laisser emporter. Impuissant, notre esprit retourne sans cesse vers l’objet qui a déclenché sa rage, comme du fer vers un aimant. Si quelqu’un nous a insulté, l’image de cette personne et ses paroles nous reviennent constamment à l’esprit. Et chaque fois que nous y repensons, nous déclenchons une nouvelle flambée de ressentiments qui nourrit le cercle vicieux des pensées et des réactions à ces pensées.
Changeons alors de tactique. Détournons-nous de l’objet de notre colère et contemplons la colère elle-même. C’est un peu comme si l’on regardait un feu tout en cessant de l’alimenter avec du bois. Le feu, aussi violent soit-il, ne tardera pas à s’éteindre tout seul. De même, si nous posons simplement le regard de notre attention sur la colère, il est impossible qu’elle perdure d’elle-même. Toute émotion, aussi intense soit-elle, s’épuise et s’évanouit naturellement lorsqu’on cesse de l’alimenter.
Comprenons également qu’en fin de compte la colère la plus puissante n’est rien de plus qu’une pensée. Examinons-la de plus près. D’où tire-t-elle le pouvoir de nous dominer à ce point ? Possède-t-elle une arme ? Brûle-t-elle comme un feu ? Nous écrase-t-elle comme un rocher ? Pouvons-nous la localiser dans notre poitrine, notre cœur ou notre tête ? S’il nous semble que oui, a-t-elle une couleur ou une forme ? Nous serons bien en peine de lui trouver de telles caractéristiques. Lorsque l’on contemple un gros nuage noir dans un ciel d’orage, il a l’air si massif qu’on pourrait s’y asseoir. Pourtant, si l’on volait vers ce nuage, on n’y trouverait rien à saisir : il n’y a là que vapeur impalpable. De même, en examinant attentivement la colère, nous n’y trouverons rien qui puisse justifier l’influence tyrannique qu’elle exerce sur nous. Plus nous cherchons à la cerner, plus elle s’évanouit sous notre regard comme le givre sous les rayons du soleil.
Finalement, d’où vient cette colère ? Où est-elle maintenant ? Où disparaît-elle ? Tout ce que l’on peut affirmer, c’est qu’elle provient de notre esprit, y demeure quelques instants et s’y résorbe ensuite. L’esprit quant à lui est insaisissable, il ne constitue pas une entité distincte et n’est rien d’autre qu’un flux d’expériences".
  Si, chaque fois qu’une puissante émotion surgit, nous apprenons à la gérer avec intelligence, non seulement nous maîtriserons l’art de libérer les émotions au moment même où elles surviennent, mais nous éroderons également les tendances mêmes qui font que ces émotions surgissent. Ainsi, peu à peu, nos traits de caractère et notre manière d’être finiront par se transformer.
Cette méthode peut sembler qu’elle que peut difficile au début, surtout dans le feu de l’action, mais avec la pratique, elle nous sera de plus en plus familière. Lorsque la colère ou toute autre émotion perturbatrice commencera à poindre dans notre esprit, nous l’identifierons sur-le-champ et sauront y faire face avant qu’elle ne prenne trop d’ampleur. C’est un peu comme si nous connaissions l’identité d’un pick-pocket : même s’il se mêle à la foule, nous le repèrerons instantanément et garderons toujours un œil sur lui, de sorte qu’il ne pourra pas nous dérober notre portefeuille.
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