La façon d’agir d’un Bodhisattva
Extrait d'un enseignement sur la troisième Paramitas, Kyabje Tenga Rinpoché, traduction Thierry Lamouroux. Vajradhara Ling, juillet 2006.
Le maître Shantidéva dans un de ses écrits rappelait comment celui qui se destine à l’éveil de tous, le Bodhisattva, doit se comporter. Il dit, face à l’agressivité de l’autre, face à ses propos méprisants et injurieux, celui sur le chemin du Bodhisattva reste de marbre. Ni son corps ne bouge, c’est à dire qu’il ne va pas bondir pour assommer son agresseur, ni sa parole n’est utilisée à mauvais escient, c’est à dire qu’il ne va pas répondre vertement à la personne qui est en train de l’invectiver, ni son esprit ne subit le contre coup des agissements de cet autre. Il reste complètement de marbre, comme si les propros que l’autre lui adressait étaient uniquement adressés à un arbre qui lui ne réagirait en aucune mesure. C’est ainsi que par l’exemple, le maître Shantideva dans un des ses écrits illustrait la façon d’agir d’un Bodhisattva.
Encore une fois, Rinpoché nous demande de bien réfléchir à ces simples argumentations qui consistent à nous faire comprendre que lorsque l’agressivité de l’autre est patente, pour nous, ce doit être le moment de comprendre que cette agressivité, cette douleur infligée par autrui, n’est en fait que le mûrissement d’actes que nous même avons produit dans le passé. Si nous ne réagissons pas de façon adéquate à l’agressivité de l’autre, c’est à dire avec notre propre colère, cette colère sera à l’origine de notre souffrance à venir, en particuliers celles qui sont liées aux affres des plus bas fonds des cycles des existences, dans les états infernaux. Il faut bien réfléchir à ceci, et en rebond, au lieu de nous laisser envahir par l’agressivité, au contraire, c’est la patience qu’on installe en lieu et place, et cette patience aura comme vertu d’être à l’origine de tous nos apaisements.