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Méditation en Velay
14 août 2013

La méditation de Samatha


L’esprit non entraîné ressemble à un cheval sauvage. Il s’enfuit au loin quand on essaye de le découvrir, s’effarouche quand on essaye de l’approcher. Si on trouve un moyen de le monter, il prend le mors aux dents et finalement nous désarçonne et nous envoie directement rouler dans la boue. Il y a un potentiel de communication et de relation entre le cheval et le cavalier, entre l’esprit et le soi, mais le cheval a besoin d’un entraînement pour devenir un participant volontaire à cette relation.

On entraîne son esprit à l’aide de la pratique de samatha, qui est la forme la plus simple de méditation assise. Samatha est un mot sanskrit qui signifie “demeurer en paix.” Comme tous les types de méditation, celle-ci repose sur deux principes fondamentaux, qu’on appelle en tibétain ngotro et gom. Ngotro signifie “être présent” à l’objet de méditation, alors que gom veut dire “devenir familier.” Dans la pratique de samatha, on est présenté au simple acte de respirer et on en devient familier. C’est notre objet de concentration, le lieu vers lequel on revient sans cesse lorsque l’esprit s’est échappé et qu’on se retrouve cramponné au cou du cheval, espérant qu’on ne va pas se retrouver trop loin de la maison.

Comment pratique Samatha

Il convient d’adopter une posture confortable, assise ou en tailleur au sol (position du lotus), les mains posées sur les cuisses ou jointes au centre (juste en dessous du nombril). Dès qu’on se sent confortablement installé(e), on garde les yeux ouverts, on peut fixer un point ou pas, cela dépend des écoles. On concentre d’abord notre attention sur le souffle en effectuant 21 respirations conscientes (on prend conscience du souffle présent à l’inspir et du souffle présent à l’expir). Puis on adopte une vision contemplative : sans se fixer sur un précis, on essaie d’avoir une vision panoramique de  l’espace qui nous entoure, on appelle ça la contemplation.

A chaque fois qu’une pensée s’impose à notre conscience, on la reconnait, on l’accueille, on l’étiquette en tant que « penser » et on la laisse partir (peu importe que la pensée soit agréable ou insupportable). Le principe est assez simple, il est tout simplement de prendre conscience de nos pensées, de ne pas s’y accrocher, juste les voir pour ce qu’elles sont, de simples pensées. Dans le même temps, on prend conscience de ce qui nous entoure dans l’instant présent (bruits, sensations corporelles..) et, de la même façon, on les accueille tout simplement.

Dans la pratique de Samatha, il est important d’accueillir Tout ce qui se présente, y compris nos propres résistances, sans juger ni repousser, car comme dit le proverbe « ce que je fuis me suit…. ».

Que peut-on attendre de la pratique de Samatha ?

C’est une pratique de base utilisée dans toutes les méditations. Que l’on pratique Tonglen, Vipassana…, dès que le mental commence à prendre le dessus et se met à fonctionner en boucle, nous revenons à notre souffle et étiquetons les pensées, nous prenons conscience de l’espace qui vous entoure. C’est la présence à ce qui est, c’est tout, il n’y a rien d’autre à faire !

Le simple fait d’accueillir ses propres pensées et de les laisser partir entraîne leur dissolution immédiate.

Au fur et à mesure de la pratique de Samatha, on parvient petit à petit à nous dissocier de nos pensées, de telle sorte que nous nous rendons compte que ce ne sont pas les pensées en elles-mêmes qui posent problème, mais bien le fait que nous nous y accrochions et que nous les considérions comme solides et réelles ! Avec l’entraînement régulier, au bout de quelques temps, il devient possible de désamorcer dans un temps record une pensée qui aurait pu mettre des jours à nous ronger si nous nous y étions accroché(e).

N’attendez pas de cette méditation des manifestations extraordinaires du type « éveil », il y a peu de chance que cela arrive et ce n’est pas le but ! Il est possible que l’on voit des lumières ou des bruits étranges, ce sont des manifestations de l’esprit, il est aussi important de ne pas y attacher d’importance et de ne pas s’y accrocher.

Samatha est la méditation idéale pour apprendre à dompter son esprit et à se libérer rapidement de tout ce qui nous parasite dans notre quotidien. Dès lors qu’on devient conscient que ce sont principalement nos pensées qui créent le désordre en nous, et qu’on voit cette possibilité en nous de ne plus s’y accrochez, on commence à se sentir en paix.

Il est fortement conseillé, si vous en avez la possibilité, de vous rapprocher d’un centre tibétain ou d’un sangha loka de façon à pratiquer en groupe, et de recevoir ces enseignements de la part d’un maître ou d’un lama, mais si cela n’est pas possible, vous pouvez tout autant pratiquer ce type de méditation chez vous à raison d’une demi-heure par jour, ou moins ou davantage.

Lodrö Shérab Wangmo


 

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